Tout sauf les pesticides écolo
5En l’état actuel des avancés de la science, il parait bien difficile de parler de pesticides écologiques, sorte de produit miracle qui permettrai d’éradiquer tous les problèmes liés à l’agriculture.
Pourtant, on assiste à un changement de discours de la part des fabricants de produits agrochimiques. Comme nous avons eu l’époque où un balayeur s’est vu revalorisé en “technicien de surface” (grâce leur soit rendu pour nous permettre de circuler dans un environnement plus sain !), nous avons aujourd’hui les pesticides qui deviennent des “produits de protection des plantes” ou “produits phytopharmaceutiques”. Si ce dernier terme existait depuis lontemps (il y est même associé dans la définition de mot pesticide sur wikipédia), Il était jusqu’alors peu usité. Il sera préférable d’ailleurs de l’oublier ces prochains temps eu égard aux derniers scandales de l’industrie pharmaceutique .
Les OGM se voient attribués le jolie sobriquet de “biotechnologies végétales”
Vague verte et prise de conscience des consommateurs des effets nocifs de ces substances chimiques oblige, le Greenwashing montre le bout de son nez dans cet univers.
Rappelons ce qu’est le Greenwashing que l’on a francisé en “écoblanchiment” :
L’écoblanchiment, éco-blanchiment ou blanchiment écologique est un procédé de marketing utilisé par une organisation (entreprise, gouvernement, etc) dans le but de donner à l’opinion publique une image écologique responsable, alors que plus d’argent a été investi en publicité « verte » (la couleur verte symbolisant ici l’écologie) que pour de réelles actions en faveur de l’environnement. (source wikipedia)
Les fabricants de pesticides tentent de se racheter une conduite tout en finesse…
Le cas Bayer CropScience
Bayer CropScience créé l’année dernière son laboratoire de « santé des plantes ». Derrière ce nom chargé d’altruisme se cache en fait un laboratoire de séquençage d’ADN, où la biologie moléculaire règne en maître, avec pour objectif de créer des plantes génétiquement modifiées pour tester de nouveaux pesticides « alternatifs ». Pas moins de 10 millions d’€ investi pour la deuxième révolution verte

"Plus de 1 000 hectares de couverts apicoles semés en France. BASF Agro favorise les couverts apicoles pour nourrir les abeilles et renforcer les défenses immunitaires des populations d'insectes pollinisateurs indispensables à la biodiversité."
Le cas BASF
La firme BASF a quant à elle créé un soutien au réseau biodiversité pour les abeilles .
Claire Deschenaux, directrice de la communication du groupe, avoue que « cette campagne peut être assimilée à de la communication verte.», en précisant que la firme « n’assimile pas ses produits à ces actions. »
Un moyen de faire avaler la pillule du Regent TS, un insecticide commercialisé par la même firme, qui a été interdit à la vente en France depuis 2004 ? Sans doute puisque sa substance active, le fipronil, était à l’origine de la surmortalité des abeilles dans les ruchers.
Si BASF peut se vanter de son diffuseur à accrocher dans la vigne qui délivre de la phéromone afin de lutter contre la reproduction sexuelle d’un papillon qui ravage les cultures (le RAK). Les avancées écologiques de l’agrochimie ne vont guère plus loin…
De nombreux nouveau produits devrait voir le jour cette année, mais toujours rien de compatible avec l’agriculture biologique…
Le cas Monsanto
On peut également rappeler que la société Monsanto a été condamné, le 6 octobre 2009, par la cour de cassation pour publicité mensongère.
Le Round Up, produit phare de Monsanto, est le désherbant grand public le plus vendu au monde !
La publicité présentait l’herbicide Roundup, à base de glyphosate, comme « étant biodégradable » et laissant le « sol propre ».
La condamnation portait donc sur « une présentation (sur l’emballage du produit) qui élude le danger potentiel du produit par l’utilisation de mots rassurants et induit le consommateur en erreur ».
On peut encore lire aujourd’hui sur le site de Monsanto que les produits de la gamme Roundup « conjuguent un spectre d’efficacité inégalé avec un profil toxicologique et environnemental très sûr ».
Une nouvelle formulation du Roundup est prévue cet automne (2011)…
Les pesticides en cause pour la santé humaine
Les pesticides sont suspectés d’avoir des conséquences directes sur la santé humaine. Des études épidémiologiques de la Mutualité sociale agricole, ont démontré que le risque d’être atteint par une maladie de Parkinson est multiplié par 1,9 pour les agriculteurs et les personnes exposées aux pesticides.
D’après Béatrice Fervers, cancérologue et directrice de l’unité « cancer environnement » au centre Léon-Bérard, l’exposition à des pesticides pourrait induire trois types de pathologies :
- « celles dues aux effets perturbateurs endocriniens des pesticides, avec des problèmes de fertilité et des malformations génitales ;
- des problèmes neurotoxiques, c’est-à-dire des maladies neurologiques comme Parkinson ;
et enfin des effets cancérigènes, avec une recrudescence de certains types de cancers dont des hémopathies malignes, des cancers de la prostate et des cancers du sein. »
Inspiré de l’article de Rue 89 : Des pesticides écolos ? La com’ verte de l’industrie agrochimiqueDes vrai pesticides écolo, ça existe ?
Si les grandes firmes mise sur la chimie et les manipulations génétiques, des paysans plus proches de la terre cherchent ailleurs avec l’aide de scientifiques, en direction des ressources naturelles. C’est le cas au Vietnam où des paysans du centre du pays utilisent un cocktail efficace d’ail, de piment et de gingembre.
“Ce n’est pas nous qui avons inventé cet insecticide, explique Cao Thanh, un des paysans participant au projet, mais Pr Lê Dinh Huong, de l’université d’agriculture et de sylviculture de Huê, et des cadres du projet de la Jica [Japan International Cooperation Agency, l’Agence japonaise de coopération internationale]. Ils sont venus nous donner une formation et nous guider. Ils avaient vu que, pour travailler la terre, cultiver nos champs, soigner nos cultures, nous étions obligés de nous servir de beaucoup de produits chimiques nocifs pour combattre les parasites. Maintenant, on sait comment fabriquer des engrais et des pesticides à partir de fruits et légumes naturels, à la fois non polluants pour l’environnement et non toxiques pour les consommateurs. C’est vraiment formidable.”
Un article du Courrier International nous raconte cette histoire.
Conclusion…

www.pesticides-non-merci.com
Le titre de l’article annonce la couleur… Pour l’instant les industriels et fabricants de produits phytosanitaires sont plus enclin à redorer leur image qu’à nous concocter des solutions efficaces, même si nous ne doutons pas qu’ils y travaillent. L’espoir viendra-t-il des produits naturels qui nous entourent ?
Pour en savoir + sur les pesticide, rendez vous à cette adresse : www.pesticides-non-merci.com
Tout sauf…
Cet article a été rédigé sur une idée commune de quelques camarades blogueurs, avec qui nous avons décidé de publier un sujet, chacun dans son univers de prédilection. Le thème est simple et commence pour tous par “Tous sauf…”
Retrouvez leurs articles ci dessous :
- Abi [vertissimmo] : Tout sauf : du béton dans les murs de nos futures maisons
- Cyrille [Ecowizz]: Tout sauf laisser ses appareils en veille pour réduire sa consommation d’électricité et économiser l’énergie
- Esra [Terra Cités] : Tout sauf la maison BBC pseudo “écologique” !
- Karen [Cuisine saine] : Tout sauf les OGM
- Erick [Cezame] : Tout sauf oublier de prendre du plaisir