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Bio : la guerre des prix !

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fnab-prix-du-bioCommuniqué de presse de la FNAB :

La bio, victime collate?rale de la guerre commerciale entre ge?ants de la grande distribution?

La majorite? des enseignes de la grande distribution et du hard discount proposent aujourd’hui des gammes de produits biologiques. Pour cela, certaines se sont lance?es dans une bataille commerciale afin de proposer des prix toujours plus bas… Quelles seront les conse?quences pour les consommateurs et les producteurs ? La Fe?de?ration Nationale d’Agriculture Biologique des re?gions de France tire la sonnette d’alarme.

Explications.
L’enseigne Auchan a lance? l’offensive en proposant depuis mai dernier 50 aliments bio a? moins d’1 euro. L’enseigne Leader price (groupe Casino) a re?pondu en re?alisant une campagne publicitaire la positionnant moins che?re que deux enseignes nationales sur un panier de 29 produits. Leclerc a attaque? a? son tour en lanc?ant un site internet visant a? comparer les prix des produits bio de marques nationales ou distributeurs.


Cette strate?gie, qui n’est pas poursuivie par toutes les enseignes, s’appuie sur la croissance continue des achats de produits biologiques y compris en temps de crise, une tendance significative d’une modification des habitudes alimentaires des consommateurs. Si moins de 50% des produits bios sont achete?s en GMS, il s’agit de capter une cliente?le croissante et de surfer dans le me?me temps sur la vague de la « consommation responsable ».

Comment de?s lors ne pas souscrire aux messages de « de?mocratisation » de la bio porte? par les « lois naturelles » de la concurrence e?conomique ? Si cette bataille commerciale est avant tout une ope?ration publicitaire, elle s’appuie sur des me?canismes de?ja? subis par les paysans qui pourraient bien avoir des conse?quences destructrices sur la filie?re bio. Il faut se souvenir que la «guerre des prix» commence?e dans les anne?es 70 a profonde?ment modifie? le syste?me agro-alimentaire avec la double concentration des fournisseurs et des distributeurs. Voudrait-on aujourd’hui, a? la faveur d’une nouvelle crise e?conomique, appliquer cette strate?gie implacable a? la bio ?

A un objectif “du plus bas prix” il faut substituer un objectif du “juste prix” dans l’inte?re?t de toutes les parties prenantes : citoyen, producteurs, transformateurs et distributeurs. Les enseignes qui lancent la guerre des prix de la bio sans autre forme de conside?ration pour les enjeux e?conomiques, environnementaux et sociaux d’une telle strate?gie, portent une responsabilite? importante dans la fragilisation de la filie?re dans son ensemble.

D’autres me?canismes sont possibles, comme le de?montrent plusieurs expe?rimentations mises en place entre des groupements de producteurs bio et des enseignes de distribution spe?cialise?es (outils de planification des cultures et de lissage des prix). Face a? leurs besoins d’approvisionnement qualitatif, des enseignes de la grande distribution contribuent aussi a? la structuration de filie?res durables assurant une juste re?mune?ration des producteurs. Ces de?marches, au plus pre?s des territoires, visent des objectifs indissociables de qualite? des produits, de se?curite? des approvisionnements, de re?mune?ration des producteurs et de rationalisation des cou?ts (du mode de production aux questions logistiques).

Face a? la crise structurelle de l’agriculture provoque?e notamment par les logiques e?conomiques de la GMS, la loi de modernisation de l’agriculture adopte?e le 13 juillet dernier pre?voit le de?veloppement des contractualisations et cre?e?e un observatoire des marges et des prix. A l’occasion de l’examen du projet de loi a? l’Assemble?e nationale, Bruno Lemaire, ministre de l’agriculture, a e?te? clair sur cette logique destructrice : « Comment accepter que les producteurs soient syste?matiquement la variable d’ajustement de la filie?re commerciale en France ? Comme si on pouvait toujours tirer le prix le plus possible vers le bas, comme si on pouvait oublier que la qualite? du produit, la se?curite? sanitaire et le respect de l’environnement ont un cou?t pour nos producteurs et que c’est les producteurs qui payent pour cela (…) ».

Si la re?gulation du syste?me agro-alimentaire est en effet ne?cessaire, les rapports de force e?conomiques e?tablis ne seront pas remis en cause par cette loi. La bio, dont les spe?cificite?s n’ont pas e?te? prises en compte dans ce texte, doit continuer a? proposer de nouvelles alliances objectives entre citoyens, producteurs et les acteurs e?conomiques de la transformation et de la distribution. Ces innovations socio- e?conomiques ne pourront se pe?renniser que par une forte volonte? du consomm’acteurs et la multiplication des de?marches des enseignes en ce sens. Les paysans bios n’imaginent pas de?velopper la bio autrement que dans des nouveaux rapports sociaux qui pre?servent l’inte?re?t et le revenu de chacun des acteurs de la filie?re.

Un autre type d’e?conomie et de rapports sociaux sont possibles, qui veut y travailler ?

Plus d’info sur le site de la FNAB

21 juillet 2010 |

Un commentaire sur “Bio : la guerre des prix !

  1. Gilook dit :

    LA GUERRE DES PRIX A COMMENCE

    Cette guerre des prix ne fait que commencer. A partir du moment ou le gouvernement et les organisations professionnelles du bio veulent développer la production sans s’assurer que la demande va suivre, on court à la catastrophe. Aujourd’hui la part du marché du bio est très faible: 2 à 3 %. Le Gouvernement veut la faire passer à 6 % en 2012 et 20 % en 2018 !
    Dans ce scénario les produits bio sortent d’un marché de niche pour entrer dans un marché de masse Or la différence de prix entre les produits bio et les produits de l’agriculture conventionnelle est de plus de 50 % selon Que Choisir. Si les prix du bio ne baissent pas, il y a fort peu de chances que la demande continue à augmenter au rythme actuel. Or les prix produits bio ne peuvent pas baisser car leurs coûts de production sont plus élevés. Ils ne pourraient baisser quand utilisant les biotechnologies, ce qu’ils se refusent. La grande distribution ne fait donc qu’accélérer un processus inévitable: les produits bio ne pourront plus être produits en France à nos prix de revient. Et si les prix ne baissent pas, comme le demandent les producteurs bio français alors que la production va fortement augmenter, on assistera à des excédents de l’offre des produits bio produits en France par rapport à la demande. Ce sera la ” bulle du bio” et on aura cassé ce marché de niche.